4 thoughts on “Inclure des étudiants en situation de handicap

  1. Bonjour,

    Merci pour ce mémo dans lequel je souhaite souligner la richesse des apports issus à la fois de la revue de la littérature et à la fois de témoignages d’acteurs de terrain. De plus, vous proposez des exemples concrets aux enseignant·e·s à mettre en œuvre dans l’enseignement supérieur.

    Voici à présent quelques questionnements…

    • Comment imaginez-vous l’intervention des professionnel·le·s/des intervenant·e·s dans le cadre de l’organisation de « groupes de paroles pour permettre aux étudiants de reparler des apprentissages effectués ? »

    • Si vous deviez déterminer l’obstacle majeur auquel se heurte actuellement le développement de l’inclusion des étudiants en situation de handicap dans l’enseignement supérieur en FWB, quel serait-il ?

    • EN FWB, comment sont assurés le suivi et la régulation du projet d’accompagnement individualisé (PAI) ?

    • En FWB, lorsqu’elles interviennent sur le terrain, les cellules d’aide et d’accompagnement pédagogiques collaborent-elles avec les enseignants des étudiants qui bénéficient d’un PAI? Si oui, quelle est la nature de leur collaboration ?

    Bravo pour ce mémo et bonne continuation!

    Audrey Ignelzi

    1. Bonjour Madame,

      Tout d’abord, merci de l’attention portée à notre mémo et pour les compliments formulés. Nous avons quelques réponses à vos questions, qui ne sont évidemment pas exhaustives. Nous espérons néanmoins qu’elles répondront à votre questionnement.

      – Plusieurs interventions pourraient être envisagées en fonction de l’organisation qui est faite de ces groupes de paroles.
      Il pourrait s’agir de groupes de parole ciblés sur un cours en particulier pour lesquels le professeur ou l’assistant pourrait être présent et questionner les étudiants sur certaines parties de son cours, afin que les étudiants expriment ce qu’ils en ont compris ou pas. L’intervenant pourrait également passer en revue les différentes parties du cours vues jusqu’au moment du groupe de parole et laisser les étudiants s’exprimer sur ce qu’ils en retiennent. Le professeur pourrait ainsi rectifier ou ajouter des éléments. Ces groupes peuvent être imaginés avec tous les étudiants ou seulement avec les étudiants possédant un PAI, en fonction du but poursuivi.
      Une autre manière de l’imaginer, c’est d’avoir un accompagnateur externe aux cours et que les étudiants puissent parler de tous les cours. L’intervenant aurait davantage un rôle de régulateur, il passerait la parole, prendrait des notes, (à remettre éventuellement aux étudiants), passerait d’un cours à l’autre etc. Ce genre de groupe de parole pourrait se faire assez régulièrement.
      Il y a encore beaucoup d’autres manières envisageables, qui s’adapteraient aux possibilités et besoins de l’établissement.

      – Suite à nos lectures et aux entretiens menés, il apparaît que l’obstacle majeur serait le temps que la mise en place de la pédagogie inclusive demande aux enseignants. En outre, ce n’est pas précisé dans notre mémo, mais il faut savoir qu’à l’université Laval, les enseignants qui souhaitent s’engager dans la refonte de leur cours à la lumière des principes de la pédagogie inclusive reçoivent un incitant financier. Grâce à cet incitant, ils ont, par exemple, la possibilité d’engager quelqu’un pour les remplacer durant une partie de leurs heures ou d’investir dans du matériel pédagogique inclusif. En FWB ce n’est pas encore envisagé.

      – Les PAI sont réévalués à chaque fin d’année scolaire afin de savoir s’ils seront poursuivis l’année suivante selon les mêmes modalités, s’il y a des modifications à apporter ou si l’étudiant n’en a plus besoin.
      De plus, il y a des rencontres organisées tout au long de l’année entre l’étudiant et l’accompagnateur qui lui est assigné pour réguler son PAI et procéder à des ajustements si nécessaire.
      Il s’agit donc d’un accompagnement qui est adapté en permanence à la situation actuelle de l’étudiant.

      – Nous ne pouvons pas faire de généralité, mais ce qui a été souligné en entretien sur ce sujet c’est que, dans de nombreux cas, la relation entre le service inclusion et les enseignants est principalement administrative. Cela signifie que les enseignants reçoivent de leur direction les informations au sujet des aménagements à mettre en place. Quand la mise en place se déroule sans encombre, il n’y a pas de contact supplémentaire. Néanmoins, il semble y avoir une réelle volonté d’accompagner davantage les enseignants, notamment à travers l’accompagnement individuel et la formation proposée dans le cas spécifique de l’HELMO. Cette position est assez innovante et nous imaginons que cela va se répandre dans les prochaines années. Nous n’avons pas eu l’occasion de rencontrer assez de services inclusion pour tirer des conclusions, mais il était également question de relais au sein des différentes implantations. Il peut s’agir d’enseignants, de directeurs ou de conseillers académiques, ce qui permet aux étudiants de demander de l’aide et de poser des questions directement à ces relais. Cependant, nous ne connaissons pas la nature exacte de leur tâche. Il serait intéressant d’approfondir le sujet.

      Nous espérons que nos réponses vous éclairent. N’hésitez pas à revenir vers nous si ce n’est pas le cas.

      Le groupe de rédaction du mémo.

  2. Bonjour à tous.
    Merci pour ce mémo sur l’inclusion des étudiants en situation de handicap.
    Concernant l’Université de Liège, savez-vous
    -combien d’étudiants sont concernés?
    -ce qui est mis en place pour les aider (aménagements spécifiques? Lesquels?) ?
    Y a-t-il également à l’Université de Liège des formations d’initiation à l’approche pédagogique inclusive?
    Un grand merci d’avance pour votre réponse.
    Cordialement,
    Catherine

    1. Bonjour Madame,

      Avant de répondre à vos questions, permettez-nous de vous remercier pour votre réaction et votre intérêt pour notre mémo. Nous avons quelques réponses à vous apporter, mais elles ne sont pas exhaustives, dans la mesure où nous n’avons pas accès à toutes les données pour l’Université de Liège.

      – Nous n’avons malheureusement pas de chiffres récents pour l’Université de Liège. Nous savons cependant qu’en 2015-2016 il y avait 178 étudiants suivis mais cela augmente tellement que nous ne pouvons pas se baser sur ce chiffre pour se représenter la réalité de terrain actuelle.

      – Nous ne sommes pas au courant de tout ce qui se pratique au sein de l’Université de Liège, mais voici néanmoins quelques éléments que nous pouvons relever. Ces éléments sont bien sûr lié au PAI de chacun et ne sont pas proposés à tous les étudiants.
      ⇒ Le quart temps supplémentaire lors des examens: les étudiants bénéficiant d’un PAI le spécifiant, ont le droit à du temps supplémentaire lors des
      examens. Ils ont également la possibilité d’avoir des feuilles de brouillon détachable de l’examen.
      ⇒ L’enregistrement audio des cours: certains étudiants ont l’autorisation d’enregistrer le cours à usage tout à fait personnel afin de pouvoir le réécouter
      ultérieurement pour prendre des notes en faisant des pauses ou tout autre action facilitant leur compréhension.
      ⇒ L’étudiant accompagnateur : un étudiant (ou plusieurs) peut être désigné (sur base volontaire) afin de partager ses notes avec un étudiant ayant des
      difficultés à en prendre ou lorsque l’étudiant doit d’absenter pour des raisons liées à son handicap. Cet accompagnateur s’engage dans son rôle pour
      l’année avec l’Université.
      ⇒ L’aménagement des locaux : pour les personnes en situation de handicap moteur, l’ASH (Accompagnement des étudiants en Situation de Handicap)
      aménage le mobilier afin que les personnes puissent suivre les cours de manière optimale (tables adaptées, accès au parking …).
      ⇒ Adaptation des cursus : les cursus sont aménagés afin de permettre à l’étudiant de suivre des traitements éventuels ou de respecter son état de
      santé. Cela peut se traduire par des allègements d’années par exemple.
      ⇒ Guidance étude : ces étudiants ont également un accès prioritaire au service « guidance étude » de l’Université.
      Nous vous invitons à vous rendre sur la page suivante https://www.enseignement.uliege.be/cms/c_9122731/fr/en-situation-de-handicap si vous souhaitez des informations complémentaires. Le document : https://www.enseignement.uliege.be/upload/docs/application/pdf/2017-09/statuts_ash_uliege_2017-2018_.pdf peut également apporter plus de précisions à votre question.

      – A l’Université de Liège, il y a un cours intitulé “Education inclusive: fondements et pratiques” qui se trouve dans le Master en sciences de l’éducation. L’année dernière, le service inclusion d’HELMo a donné une formation à destination de collègues provenant d’autres hautes écoles et universités, mais pour l’instant nous n’avons rien trouvé de semblable à ce qu’ils proposent. Il s’agit d’un sujet bien plus exploité au Canada, dans l’Université de Laval par exemple qui propose ce genre de formations. Nous ne pouvons qu’espérer que cette pratique se répande dans notre pays.

      Nous espérons avoir pu éclairer votre questionnement. Si des questions persistent, n’hésitez pas à nous recontacter.

      Le groupe de rédaction du mémo

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